Chronique Hebdomadaire d’ Olivier Norvez, Écologue et médiateur scientifique, au micro de Loïc turmel. Ces chroniques ont pour objectif de parler du vivant, de la nature des phénomènes écologique ainsi que de lier l’humanité aux vivants.
Gilles clément:
Thomas et le Voyageur : Esquisse du jardin planétaire
Nature en ville
Le milieu urbain peut être considéré comme un écosystème. Celui-ci possède en effet ses propres caractères, que ce soit du point de vue de la climatologie (températures plus élevées…), des sols (déstructurés…), de la luminosité (quasi permanente…), des perturbations (parmi les plus importantes…), etc. S’étant formé au cours de l’histoire récente, il présente une évolution très rapide qui va tout d’abord expliquer l’apparition d’espèces végétales puis celle d’espèces animales. L’installation progressive des espaces verts a été l’élément le plus significatif dans cette nouvelle organisation des villes. Avant le milieu du xixe siècle, les jardins, parcs et promenades étaient rares dans les villes ouest-européennes. Les pressions combinées de mise en scène paysagère de ces zones, d’acclimatation d’espèces exotiques puis d’hygiénisme ont abouti à la construction de nombreux parcs urbains dans la plupart de nos villes. Ces parcs, d’abord très entretenus, avec leurs paysages de mosaïques de fleurs, ont ensuite évolué vers les jardins anglais, plus romantiques, puis vers des zones de plus en plus naturelles. Au fur et à mesure, ces espaces de détente se sont ainsi rapprochés d’une végétation plus sauvage, des arbres sont plantés en abondance sur les boulevards et les jardins privés abandonnent progressivement leur caractère de potager. Ces espaces et leur gestion, de plus en plus écologiques, offrent de nouveaux abris et de nouvelles ressources à des espèces animales et végétales qui colonisent la ville à partir des campagnes proches puis s’y installent. Cette dynamique s’amplifie d’autant plus que des zones humides (avec leurs roseaux et leurs grenouilles) ou des friches (avec leur fouillis de végétaux plus ou moins spontanés) sont des nouveaux espaces créés qui accueillent des espèces qui n’étaient pas encore présentes dans la ville.
Philippe Clergeau :
Manifeste pour la ville biodiversitaire
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